La qualité de l'air intérieur

La qualité de l’air intérieur, pourquoi s’en soucier ?

Nous respirons chaque jour 15 000 litres d’air en moyenne. Par définition invisible, inodore et incolore, l’air n’est généralement pas au cœur de nos préoccupations en termes de santé au quotidien, et encore moins au sein de nos espaces intérieurs.

Pourtant, nous y passons plus de 80 % de notre temps (domicile, transport, lieu de travail, d’enseignement, etc.), et l’air peut y être 4 à 5 fois plus pollué qu’à l’extérieur, contrairement à beaucoup d’idées reçues ! Cela s’explique à la fois par un volume de dilution plus faible et par l’émission de diverses substances à l’intérieur des locaux, telles que des composés organiques volatils (COV).

Une bonne qualité d’air intérieur (QAI) est déterminée par son niveau de pollution. C’est la modification de la composition de l’air par des polluants nuisibles à la santé et à l’environnement.
Ces polluants peuvent être issus de sources externes (polluants industriels et automobiles, agricoles...), qui ont bien sûr une influence sur la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments, ou bien de sources internes, c’est-à-dire directement produites dans nos intérieurs.

Ces émissions sont multiples, et issues notamment des activités humaines (ménage, cuisine, etc.), des matériaux de construction, du mobilier, des produits de décoration. Les agents biologiques peuvent également émettre des polluants toxiques volatils. Globalement, tout ce qui « sent bon » et a une odeur émet potentiellement des polluants (bougies parfumées, désodorisants, encens, papier d’Arménie...).

Il existe 3 grandes familles de polluants : 

  • polluants chimiques (CO, COV, COSV…)
  • polluants physiques (amiante, radon, particules…)
  • polluants biologiques (pollen, moisissures, acariens…)
     

La QAI est intimement liée au niveau de renouvellement de l’air et à la bonne gestion des sources de pollution (internes et externes). Le renouvellement d’air permet de diluer ces dernières et peut venir d’actions simples comme l’aération manuelle (ouverture des fenêtres) ou bien d’actions automatisées (ventilation mécanique, naturelle ou hybride).

La QAI, c’est donc l’addition des sources polluantes externes et internes et des mesures de dilutions prises par la ventilation et le renouvellement de l’air.

Mais c’est quoi exactement la QAI ?

Un véritable enjeu de santé publique

Ces nombreux polluants présents dans nos environnements intérieurs sont susceptibles de présenter des effets sur notre santé.
L’exposition à certaines émissions de polluants peut avoir des effets sanitaires divers, tels que des pathologies du système respiratoire comme les rhinites ou les bronchites, des maux de tête, de la fatigue, une irritation des yeux, des nausées, voire un effet cancérogène en cas d’exposition sur le long terme. On peut citer notamment le radon, un gaz radioactif présent dans certaines régions de France, qui s’immisce et s’accumule dans nos intérieurs en cas de mauvaise ventilation, et second responsable des cancers du poumon juste après le tabagisme.

Des chiffres à manquer d’air :

  • 4,3 millions de morts
    C’est le nombre de décès causées chaque année dans le monde par la mauvaise QAI (OMS 2012)
    Assurer la bonne qualité de l’air intérieur (QAI) est donc un enjeu majeur de santé publique.
     
  • 19 milliards d’€
    Un second enjeu en découle, cette fois d’ordre économique. En 2014, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) et l’Université Paris Sorbonne Panthéon I, évaluaient dans une étude exploratoire2 les coûts de la non-prise en compte de la pollution intérieure à 19 milliards d’euros par an à la France – en se fondant sur 6 des principaux polluants de l’air intérieur, à savoir les particules fines, le radon, le benzène, la fumée de tabac environnementale, le monoxyde de carbone et le trichloréthylène.

Le CO₂ est principalement émis par les êtres humains lorsqu'ils respirent. Il est donc directement lié à l'occupation d'un espace. Lorsque plusieurs personnes se trouvent dans une salle (par exemple, une salle de classe ou un bureau), le niveau de CO₂ augmente, à moins que la ventilation ne soit suffisante pour l'éliminer. Plus il y a de personnes dans un espace et plus l'air est mal ventilé, plus les niveaux de CO₂ seront élevés.

Le CO₂ est un indicateur indirect d’autres aspects de la qualité de l’air intérieur. Lorsqu’il est élevé, cela signifie souvent que la ventilation est insuffisante.
Il est de plus relativement facile à mesurer et à surveiller. Les capteurs de CO₂ sont couramment utilisés dans les environnements intérieurs pour surveiller la qualité de l'air et déterminer les besoins en ventilation. De nombreux capteurs ont été fabriqués et distribués lors de la crise du Covid 19 et de nombreux établissements en sont aujourd’hui pourvus. Ces capteurs sont d’excellents supports de prise de conscience mais également un bon outil de décision et d’action face à une mauvaise QAI.

Si une concentration réduite en CO2 permet de qualifier l’efficacité du renouvellement de l’air d’une pièce, il ne garantit pas une QAI parfaite, en raison de risques de sources de polluants intérieurs chimiques (composés organiques volatils), biologiques (virus) ou physiques (particules fines).

Le CO2, un indicateur fiable de l’efficacité de la ventilation d’une pièce

Un impact sur la performance intellectuelle

Il a été démontré dans de nombreuses études que la qualité de l'air intérieur joue un rôle majeur dans la productivité, notamment dans les environnements de travail tertiaires (bureaux, espaces de travail partagés, etc.). De nombreuses études ont mis en évidence un lien direct entre un air de mauvaise qualité et une baisse de la performance des employés, avec une diminution de la productivité pouvant atteindre 10 %.

Le même constat a été fait dans le cadre scolaire, où la QAI a un impact significatif sur la concentration et la performance des élèves. Voici quelques résultats d’études édifiants :

  • Une réduction de la concentration de CO2 en classe de 2 100 ppm à 900 ppm permet :
    • d'augmenter la vitesse d'exécution des tâches scolaires ou des tests cognitifs d'environ 12 %
    • d'augmenter de 2 % la précision avec laquelle les élèves effectuent des tâches scolaires ou des tests cognitifs.
  • Une réduction du CO2 en classe d’environ 2 400 ppm à 900 ppm améliore les performances des élèves aux tests nationaux d’environ 5 %.
  • Dans un contexte de CO2 élevé, des améliorations de la qualité de l'air ont permis d'augmenter les performances des élèves à des tests cognitifs de +10 à 20 %
  • Les élèves avec un air de meilleure qualité sont 15 % moins susceptibles de s'absenter pour des raisons de santé liées à des troubles respiratoires.
     

Il convient ainsi de souligner que l’élévation des concentrations en CO2 est associée à une diminution des performances cognitives et à l’augmentation de la concentration d’agents infectieux aéroportés.

Une bonne qualité de l’air à l’intérieur d’un bâtiment a un effet positif démontré sur le bien-être des occupants, ainsi que sur la concentration et l’apprentissage des enfants.
La maîtrise de la QAI dans les établissements recevant du public (ERP) est étroitement liée à un bon renouvellement de l’air des espaces clos qui peut être apprécié par la mesure de la concentration en CO2 comme on l’a vu.

Il est facile d’agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur, notamment en choisissant des matériaux moins émissifs, en améliorant les conditions de renouvellement d’air des locaux et en adoptant des pratiques plus vertueuses dans nos environnements intérieurs (par exemple, éviter l’utilisation de bombes aérosols désodorisantes ou de parfums, limiter l’utilisation de produits chimiques et aérer régulièrement).

Les pratiques d’aération (ouverture rapide des fenêtres) passent avant tout par une prise de conscience de la part de l’ensemble des occupants d’un bâtiment : c’est le but premier de Challeng’air !

Il est possible d’agir !